Extrême, tout simplement !

Les 6 valeureux représentants de la Team Cyclosportissimo qui participaient à l’Extrême Ride Bike Pyrénées ont connu ce week end des fortunes diverses sur une épreuve ultra qui a rapidement tourné à l’épopée.  Impressionnant, monstrueux, étourdissant, effrayant… difficile de trouver le terme le plus approprié pour qualifier le terrible parcours proposé par Bertrand Albert, cheville ouvrière de Ride Bike 11 Organisation à l’origine de cette épreuve inédite de longue distance en milieu montagnard.

Sur le papier, il y avait déjà de quoi faire frémir : 560 km, 12 000 m D+ et la bagatelle de 29 cols dont le col d’Agnès et ses 10 km à plus de 8% de pente moyenne tout comme celui de Pailhères à 2001 m d’altitude ou encore le Port de Lers. La réalité du terrain fut bien plus que la confirmation du caractère extrême de ce raid ultra-montagnard. Ajouté à cela une météo capricieuse qui tourna rapidement à l’orage et tous les ingrédients pour faire de cette aventure une véritable odyssée étaient réunis.

Ils étaient 11 sur les 15 inscrits (limite fixée par l’organisation) à prendre le départ au pied des remparts de la citée de Carcassonne au cœur d’une nuit estivale ce samedi 8 juillet à 2 heures du matin. Tous de solides baroudeurs, rompus aux longues chevauchées. Avec 6 représentants, la Team Cyclosportissimo entendait faire bonne figure sur les routes pyrénéennes.

Départ au cœur de la nuit

Rapidement, 3 d’entre eux, Paul Galéa, Pascal Bride et Cyrille Genel prenaient la direction des opérations. De leur côté, les 3 autres, Jacques Barge, Philippe Dovergne et Bertrand Albert s’appliquaient à gérer chaque difficulté en veillant à ne pas se mettre trop rapidement dans le rouge.

Au gré des ascensions, Paul Galéa prenait peu à peu ses distances à l’avant. Venu dans les Pyrénées peaufiner sa préparation à la Transcontinentale Race, il trouvait là un terrain à sa convenance. La pluie ayant fait son apparition, à la difficultés des ascensions s’ajoutait le froid dans les descentes mettant les organismes à rude épreuve alors que le tiers de l’épreuve était à peine atteint.

Urbain Bernardo au col de Catchaudégué

Derrière le trio de la Team Cyclosportissimo, l’andorran Urbain Bernardo faisait valoir ses capacités de résistance en gérant parfaitement sa progression.

En fin de journée, les premiers abandons étaient signalés, dont celui de Jacques Barge, préférant ne pas prendre de risque à l’approche d’une nuit s’annonçant épique alors que Bertrand Albert et Philippe Dovergne unissaient leurs efforts en roulant ensemble.

A l’avant, un second duo Cyclosportissimo allait se constituer après le ravitaillement du col de Catchaudégué (km 360), Pascal Bride décidant sagement d’attendre Cyrille Genel pour repartir avec lui derrière un Paul Galéa caracolant toujours seul en tête.

A 2 kilomètres du col de l’Hers (km 300), Bertrand Albert devait hélas renoncer à poursuivre, laissant Philippe Dovergne poursuivre l’aventure en solitaire.

La nuit allait être terriblement éprouvante pour les rescapés encore en route. Les orages rendant les descentes particulièrement délicates à aborder et la fatigue accumulée depuis près de 24 heures nécessitaient alors une vigilance de tous les instants. A 1 heure du matin, Robert Charbonnier, pourtant habitué à ce genre de périple, déposait les armes. Ils n’étaient plus que 5 à poursuivre l’aventure, puis 4, Paul Galéa ayant du résoudre à rentrer directement sur Carcassonne faute de batterie suffisante pour son GPS.

La nuit venait de rebattre les cartes et ce sont Cyrille Genel et Urbain Bernardo qui en sortirent de manière héroïque, Pascal Bride les suivant de peu alors que le 4e et dernier rescapé de cet ERBP infernal, Philippe Dovergne était déterminé à ne rien lâcher.

Dimanche à 10h47, Cyrille et Urbain en finissait enfin avec une épreuve particulièrement éprouvante et exigeante. Une épreuve impitoyable où la moindre faiblesse se paye cash, où le mental a sans nul doute fait la différence.

A 11h30, Pascal Bride en terminait à son tour, heureux d’avoir retrouver un nouvel élan après une Race Around Slovénia en mai dernier qui lui a laissé des traces beaucoup plus morales que physiques. Finisher d’un tel chantier prouve en tout cas qu’il n’a rien perdu de ce qui fait sa force.

Mention très spéciale enfin à Philippe Dovergne. Résolument déterminé à ne rien lâcher, il a sans nul doute franchi un énorme palier au cours de cette folle aventure pour décrocher une magnifique victoire sur lui-même après 40 heures d’effort.