Paul Galea à la conquête de l’Europe

Originaire de Perpignan, Paul Galéa a rejoint la Team Cyclosportissimo en 2017. Baroudeur dans l’âme, il a commencé le vélo à l’âge de 16 ans, faisant ses gammes sur un Décathlon d’entrée de gamme avant de passer rapidement au VTT qui deviendra son univers de prédilection.

Une blessure au genou va temporairement l’éloigner du vélo de 1997 à 2003. Il se hasarde alors à l’enduro moto avant qu’une rupture du croisé antérieur le ramène au au vélo de route en guise de rééducation. Et depuis, il ne cesse d’aligner les kilomètres avec un attrait certain pour la montagne, son terrain de prédilection en route comme en VTT.

En 2015, Paul se lance le défi de participer à Paris Brest Paris pour ses 40 ans qu’il fêta la veille du départ ! Cette épreuve sera pour lui le déclic lui ouvrant la porte de la longue distance.

L’année 2015 est également celle de son meilleur souvenir à vélo à l’occasion du Raid VTT des Terres Noires à Dignes.

Un parcours fabuleux et une condition physique qui m’a permis de gagner dans ma catégorie.

Même si de son propre aveux, ses meilleurs souvenirs sont pour l’heure avant tout en VTT, Paul s’illustre désormais sur la route où il signe de remarquables performances comme lors du Born To Ride 2016 de Vézelay à Barcelone dont il fut le premier à rejoindre la Sagrada Familia au terme d’un raid solitaire de 1000 km.

Je suis quelqu’un d’assez solitaire, et rouler de longues heures tout seul ne me dérange pas. Ce que je recherche dans la longue distance, c’est avant tout découvrir de nouvelles routes et de nouveaux endroits. J’ai appris aussi à aimer rouler la nuit où la perception de l’environnement est complètement différente. Et enfin, essayer de repousser les limites de la fatigue, et donc du corps, est un exercice intéressant qui nous apprend beaucoup de choses sur nous-même.

En 2017, il signe à nouveau le meilleur temps d’un Born To Ride pour grimpeurs en compagnie cette fois de Thomas Dupin, autre solide baroudeur de la Team Cyclosportissimo (Lire son Compte rendu).

Aussi à l’aise sur le bitume que sur la terre, Paul s’était illustré la semaine précédente le départ du Born To Ride sur les pistes et les routes transfrontalières de la Pirinexus 360, épreuve gravel de 364 km entre Espagne et France.

La Transcontinental Race, un aboutissement

2 ans seulement après avoir découvert l’univers si particulier des longues distances, Paul s’apprête à franchir un nouveau cap en prenant le départ de la Transcontinental Race.

En seulement 4 éditions, cette épreuve est en passe de devenir un véritable mythe. A la fois course et raid aventure, elle fait l’objet d’un engouement qui année après année ne cesse de prendre de l’ampleur. Le 28 juillet prochain, Paul s’élancera du Mur de Grammond pour tenter de décrocher un titre de finisher qui suffit à faire de vous une sorte d’icône. 

Mon ambition sera de finir bien évidemment mais intérieurement je me suis fixé un objectif de 10 jours. Si j’arrive à le tenir, ce sera fantastique.

Pour cette 5e édition, exit l’arrivée en Turquie sur les rivage de la mer de Marmara. La situation politique du pays ayant en effet poussé les organisateurs à privilégier une arrivée dans un pays plus « apaisé ». C’est donc au centre de la Grèce, à Kalambaka, que Paul achèvera sa folle chevauchée à travers l’Europe dans le cadre exceptionnel des monastères des Météores.

Comme tant d’autre, Paul a forcément été marqué par la disparition tragique de Mike Hall à qui l’on doit la TCR.

J’avoue que je ne connaissais pas trop le personnage (j’ai découvert après coup qui il était vraiment) mais sa disparition m’a profondément bouleversé dans le sens où elle m’a fait prendre conscience des risques de l’ultra distance. Rouler de nuit dans des conditions d’extrême fatigue peut s’avérer très dangereux.

Depuis plusieurs mois, Paul s’applique à tracer son parcours ponctué par les 4 points de contrôle obligatoires. Le premier, situé en Allemagne à environ 480 km du départ a pour cadre le majestueux château de Lichtenstein bâti sur un impressionnant piton rocheux. Un premier check-point que Paul devra atteindre au plus tard le 31 juillet 2017 pour poursuivre l’aventure.

Cap ensuite sur l’Italie et les Dolomites avec un second check-point au sommet du Monte Grappa à 1775 m d’altitude, site chargé d’histoire et haut lieu du Giro. La chaîne des Hautes Tatras en Slovaquie servira de cadre au 3e CP.

Le 4e et dernier check-point, ouvert jusqu’au 9 août 2017, sera quant à lui situé au coeur des Carpates en Roumanie sur la Route Transfăgăran. Construite entre 1970 et 1974, sous le régime de Nicolae Ceaușescu, cette route stratégique longue d’une centaine de kilomètres est l’une des plus hautes routes bitumée de Roumanie (un peu moins de 2 000 m d’altitude). La légende dit aussi que Dracula hante ces hauts lieux…

Je m’y suis pris assez tôt pour tracer mon parcours en suivant les conseils que j’ai pu glaner à droite et à gauche. Mais je laisse une part d’improvisation !

Voilà Paul face à un défi de taille qu’il aborde avec une solide préparation ponctuée par quelques temps forts avec la Team Cyclosportissimo : Flèche Véloccio (670 kms en 24h), Raid Ascentionnel (700 km et 12 000 m D+), Born To Ride (1 200 km) et l’Extrême Ride Bike Pyrénées.

A part accumuler des kilomètres, je n’ai rien fait de trop spécifique. Pas de VTT cette année, mais je pense que je vais le payer car c’est pour moi un complément indispensable au vélo route qui permet de gagner en explosivité et en renforcement musculaire pour le haut du corps.

Pour le matériel, Paul reste fidèle à son Skyde en titane sur mesure qu’il possède depuis deux ans. Il a juste rajouté une paire de prolongateurs et je s’est équipé de nouvelles roues pour intégrer un moyeu SON à dynamo afin d’être autonome en électricité. Sa priorité a été axée sur l’allègement maximum, tant pour le vélo que pour le matériel embarqué.

A quelques jours du départ, Paul est fin prêt. Sa plus grosse crainte c’est… lui même !

Ce qui me fait le plus peur dans cette épreuve, c’est moi ! J’ai très peur de craquer mentalement et de ne pas aller au bout. Peur de me lasser de pédaler pendant tant de jours et de me demander ce que je fais là. Le fait que ce soit une course avec un classement va m’aider à aller au bout je pense.