Le Team Cyclosportissimo en route pour Oman #2

Le 22 février prochain, 4 représentants du Team Cyclosportissimo prendront le départ de la Bicking Oman, une épreuve de 1060 km dans le sud-est de la péninsule arabique avec en point d’orgue le spectaculaire et terrifiant col du Jebel Shams. Depuis 2018, Jacques Barge a fait de cette épreuve le point de départ de sa saison. Celui que l’on baptise désormais le « Sultan » au sein du Team Cyclosportissimo sera accompagné cette année de 3 autres membres du Team : Hervé Sabathé, Marc Lalande et Laurent Boursette.

Chacun d’eux nous livre dans quel état d’esprit il aborde cette épreuve.

Marc Lalande : “Jacquot (Jacques Barge) nous a tant fait rêver avec ses deux précédentes éditions – au point que « Le Sultan » est même devenu son surnom – que le rêve a été communicatif. Une belle saison l’an dernier a fait germer l’idée que je pouvais me lancer dans cette aventure et la partager avec d’autres membres du Team.

“Dès l’arrivée du Bikingman Portugal c’était quasiment décidé dans ma tête, il ne resterait plus qu’à convaincre Mamie-Thé qui veille toujours au grain, un peu comme Jimini Criquet avec Pinocchio !

Je l’ai même annoncé comme épreuve potentielle en 2020 à Axel dès la ligne d’arrivée franchie, forcément dans l’euphorie du moment, mais aussi parce que j’ai été conquis par l’ambiance « Bikingman », encore une belle famille – je n’aime pas vraiment le terme communauté souvent mis en avant – qui fait partager aux participants dans un grande convivialité des aventures disons avant tout exotiques mais dont certaines sont hors normes (je pense au Pérou ou à Taïwan). On y rencontre aussi des participants sensiblement différents de ceux de l’ultra-distance habituelle. Beaucoup de triathlètes, de trailers, de coursiers, d’aventuriers tout simplement qui pour certains font même leur première épreuve d’ultra-cyclisme, mais qui tous sont de grands athlètes. La confrontation et le partage d’expérience avec ces athlètes est nécessairement enrichissante. Certes cet ensemble est très anglophone, mais que l’on pratique ou non l’anglais, c’est toujours très sympathique et bénéfique de partager du temps et de l’aventure avec ces personnes.

Mais je ne me fais pas d’illusion, au-delà des chiffres sur le papier et de ce qu’en disaient au Portugal ceux qui avaient déjà fait Oman « Oman est sans doute plus facile que le Portugal », je crains que ce soit loin d’être le cas, je pressens que ces épreuves dans des pays lointains ne sont pas faciles, car au-delà du parcours lui-même, les conditions sont inhabituelles. Par contre elles sont dépaysantes et c’est sans doute cela que l’on va aussi chercher. Les montagnes – puis qu’il y en a aussi, mais je les imagine complétement différentes de ce que l’on connait ici – et puis bien sûr la partie désertique avec ses spécificités (villages, chameaux, …), l’arrivée sur la mer d’Arabie dont on dit qu’elle est inoubliable et le retour sur la capitale le long du bord de mer, avec ses villages de pécheurs, ses flamants roses et ses tortues. Et puis le contact avec la population dont tout le monde ne cesse de vanter l’hospitalité.

Rien que l’idée d’aller « un peu plus au chaud » fin février enthousiasmait évidemment aussi un grand frileux. Mais là encore si la partie dans le désert devrait me satisfaire de jour, « attention » a dit Jacques « au Djebel Shams à 2000 m, dans l’hémisphère nord et en particulier la nuit, il peut faire plus que frais ».

Il est sûr qu’il sera préférable d’être léger, mais j’ai quand même prévu la doudoune pour les 40 km de descente du « monstre », en principe tôt au petit matin et si éventuellement il faut bivouaquer dans le désert, ainsi que jambières et manchettes plus un coupe-vent/coupe pluie. Sinon un seul cuissard et un seul maillot, mon Rapha Brevet très polyvalent. L’ensemble total roulant (donc cycliste compris, j’aime bien raisonner comme ça plutôt que de donner seulement le poids des sacoches) devrait être voisin de 76,5 kg. Quand je pense à ma première BTR en 2017 (celle que je n’ai pas terminée sur chute) j’étais à 79,5 kg !

Question objectifs, d’abord finir évidemment ! Mais je ne me suis jamais aussi bien préparé en hiver (il le fallait bien pour une épreuve au 20 février) et je me dis que finir en moins de quatre jour (comme au Portugal) reste possible si tout se déroule bien.

Il faudra se méfier des 40 premiers kilomètres (1250m de d+ avec quelques beaux raidars, nos échanges avec Jacques sont en accord sur ce point) et donc ne pas se laisser emballer par les débuts toujours vifs des Bikingman, même si les premiers 30 kilomètres sont neutralisés, mais au moins on pourra prendre des roues.

Ensuite le timing global va complétement dépendre de la façon dont va se passer la première nuit (départ à 20h), l’ascension du Djebel Shams et de ses 10 km d’approche gravel (obligatoires cette année alors qu’ils n’étaient qu’optionnels jusqu’à présent). Mon incertitude vient du fait que je serai en pneus de 25mm dans ce secteur décrit comme très difficile par Axel (très cassant et avec d’énormes pentes, surtout en descente) et que le soleil se couchant à 18h, il y a de grandes chances que cette approche se fasse pour moi à la tombée de la nuit, voire de nuit, ou alors il va falloir parcourir les 360 premiers km en 20h. Pas impossible, mais pas gagné sur la base des mes temps habituels. J’ai donc renforcé l’éclairage pour avoir le maximum de visibilité au cas où il faudrait passer dans ce secteur gravel de nuit. De toute façon pas d’arrêt avant d’avoir atteint le sommet de l’ascension (Djebel Shams Resort où j’ai réservé un couchage sous une tente arabe).

Concernant l’ascension elle-même (Jacques la qualifie de « monstre », Axel la décrit comme l’une des plus difficiles au monde) on verra bien. Je me suis juste donné les moyens d’éviter de trop en faire à pieds en montant 30×36 (30 c’est devant, le petit plateau du sub-compact ovale !!). Ensuite départ au petit matin pour les 40 km de descente (que je veux faire de jour, car la partie gravel du Djebel Shams est très bosselée) et les 360 km de faux-plat globalement descendant. Si on peut atteindre la mer en non-stop tant mieux, sinon on avisera pour un couchage en route (en dur ou bivouac dans le désert). Et il faudra bien sûr gérer pour finir. Enfin tout ça c’est théorique, vous le savez bien …

Un challenge excitant et un dépaysement assuré, des moments passés avec les copains, ça suffit amplement pour avoir décidé d’y aller !”

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