Conquis par l’esprit BikingMan après avoir participé en septembre 2019 à l’étape portugaise de cette série d’épreuves d’ultra-cyclisme, Marc Lalande faisait partie de la petite délégation du Team Cyclosportissimo présent à Oman pour la 3e édition de l’épreuve qui conduit notamment les participants à la conquête du terrible Jebel Shams.
Inspiré par les 2 précédentes participations de Jacques Barge, devenu depuis le “Sultan” au sein du Team Cyclosportissimo, Marc a minutieusement préparé son affaire pour être fin prêt en février, là où d’autres commencent tout juste à préparer leur saison.
Une épreuve ultra, de 1000 km, dans un pays inconnu, est incontestablement une expérience où l’on passe par tous les états , de l’excitation du départ à l’anxiété dans les moments difficiles, jusqu’à la libération au moment de franchir la ligne d’arrivée.
Etre capable de surmonter les moments difficiles fait parti de la force d’un pratiquant d’ultra-cyclisme. Plus que le physique, c’est le mental qui permet de continuer là où tout pourrait s’arrêter. Dans la première partie de l’épreuve, Marc a connu une chaude alerte, mais a su parfaitement la gérer pour poursuivre son périple.
Et là d’un coup mes intestins se tordent et l’envie de vomir me prend. Mais rien à vomir j’ai le ventre complétement vide. Que des spasmes qui ne soulagent rien comme on sait, font souffrir même. Je me vois très mal. (…) Les jambes me portent à peine. Je m’appuis sur ma selle pour me soulager et je crois que je verse quelques larmes. Je reste comme ça plusieurs minutes et puis je me ressaisis. « Si tu dois être DNF il faudra d’abord te mettre les tripes par terre, tu ne vas pas rendre les armes comme ça Marco ». « Si tu dois abandonner, il faut vraiment que ce soit devenu impossible. Là tu n’es pas mort juste un coup de moins bien ».
Marc va finalement reprendre sa route en direction de ce fameux Jebel Shams, monstre tout autant redouté que captivant, tel un graal. Mais les forces lui manquent et il finit par céder, vider. L’abandon semble cette fois inéluctable. Marc se résout à monter dans un pick-up pour gagner le CP1 où il signifiera son abandon aux organisateurs.
On ne répétera jamais assez que tout peut arriver sur une épreuve ultra, même l’improbable “renaissance” après avoir mis un genou à terre. Avec beaucoup de discernement et de sagesse, Marc va finalement réussir à renverser une situation qui semblait pliée. Après une nuit réparatrice au CP1, il repart en sens inverse, reprendre sa progression là où il pensait que l’aventure s’était terminée…
Allez, 16 km de montée dont 6,5 de gravel pour revoir le cp1 et cette fois pour de bon. (…) L’espoir de finir en moins de 4 jours existe encore, mais ce n’est pas une idée fixe, juste une réalité comptable, c’est le terrain qui décidera. En tout cas on va d’abord se faire plaisir, c’est reparti sur des bonnes bases. J’ai l’impression de recommencer un autre raid. Celui d’hier laissera de toute façon des souvenirs indélébiles.
Sous une chaleur accablante dépassant les 40°c, Marc finira par rallier ce CP2 qu’il ne pensait jamais franchir et continuer à entrevoir une arrivée dans les délais à Mascate. Finir en 4 jours est désormais jouable.
En effet c’est jouable, mais je n’en fais toujours pas une fixation. Ce n’est pas que je ne sois pas toujours aussi motivé pour relever le challenge, mais l’histoire du Jebel m’a montré une autre facette de moi-même. C’est sans doute la première fois que je suis allé puiser aussi loin au fond de moi pour ne pas lâcher et je me sens différent maintenant.
Cet épisode du Jebel Shams a sans nul doute donné à Marc une nouvelle jeunesse, lui ouvrant des horizons insoupçonnés, notamment sur le mental. Marc est devenu un véritable conquérant et un explorateur du plus profond de lui-même. ça valait bien un changement de pseudo sur sa page Facebook où c’est désormais sous le nom de “Marco Paulo” que l’on pourra désormais suivre ses aventures. Un pseudo en guise de clin d’oeil à l’illustre Marco Polo qui débarqua à Oman à Kalhat mais aussi sans aucun doute à son compère Paul avec qui il a tant vadrouillé en 2019.
A lire : le récit complet de Marc
Plus de contenus sur son site : https://marclalande.hubside.fr/
Bravo Marc, le confinement a du bon, j’ai pris le temps de lire ton aventure.
Celle-là je pense que tu t’en souviendras.
Au plaisir
Bertrand