Super Randonnée “Le Désert”, la parenthèse secrète

Du 15 au 19 avril 2022, Patricia Berthelier et Claire Carme, “graveleuses” émérites du Team Cyclosportissimo, accompagnées de Sophie Matter, figure emblématique du “1000 du Sud” ont vadrouillé entre Drôme, Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence sur une trace des bouts du monde et des milieux de nulle part…

Une “Super Randonnée du désert” concoctée par Sophie et déroulant son fil sur 617 kms dont 212 de gravel répartis en 26 sections.

Claire, Patricia et Sophie ont minutieusement préparé leur périple et opté pour un découpage en 5 étapes :

  • J1 – Buis-les-Baronnies -> Entrepierres
    • 135 km dont 42 km de gravel
    • D+ 3200 m
    • de 07:45 à 22:15 (14h30), moyenne arrêts compris 9,3 km/h
    • Pauses à l’auberge de Mévouillon (boissons); à l’auberge de Barret-sur-Méouge (boissons et îles flottantes); à Sisteron (snack, paninis).
  • J2 – Entrepierres ->Mézel
    • 127 km dont 57,5 km de gravel
    • D+ 2590 m
    • de 06:30 à 19:45 (13h15), 9,6 km/h
    • Pauses à Volonne (ravitaillement à l’épicerie, café); à Bras-d’Asse (boissons, sandwiches)
  • J3 – Mézel -> Tallard
    • 135 km dont 47 km de gravel
    • D+ 2850 m
    • de 07:30 à 21:00 (13h30), 10 km/h
    • Pause à La Javie (boulangerie)
  • J4 – Tallard -> Montmaur-en-Diois
    • 125 km dont 40,5 km de gravel
    • D+ 2747 m
    • de 06:50 à 21:10 (14h20), 8,7 km/h
    • Pauses à Aspremont (boissons), à Montmaur (ravitaillement à La Raviole Dioise)
  • J5 – Montmaur-en-Diois -> Buis-les-Baronnies
    • 130 km dont 25 km de gravel
    • D+ 2830 m
    • de 07:05 à 19:25 (12h20), 10,4 km/h
    • Pauses à Saint-Nazaire-le-Désert (ravitaillement à l’épicerie, café), à Bouvières (boissons)

Résumé des étapes

En partant de Buis (au lieu de Sisteron), on commence par la partie la plus difficile de la SR, avec la plus grosse concentration de dénivelé. De part et d’autre des vallées de la Méouge et du Jabron, les pentes sont raides : col d’Olun (plusieurs fois mis pied à terre), montagne de Chabre (3 derniers km goudronnés à 12% ), col Saint-Pierre. En descente, les pistes sont rugueuses (du col de Ville-Vieille à Quincent, du col d’Olun à Izon-la-Bruisse). D’entrée de jeu, un bon test pour les sacoches !

Le deuxième jour (partie sud du parcours) comporte encore plus de gravel, dont 5 ascensions éprouvantes: cols de Saint-Symphorien, des Pénitents, de Chemillier, de Beynes; le morceau de bravoure étant l’impressionnant col de Saint-Jurs au départ d’Estoublon: 8 km de goudron puis 6 km de piste; col suivi d’une section de gravel longue de 16,5 km pour rejoindre Majastres.

Le troisième jour commence par une longue chevauchée sur les hauteurs de Digne et de la vallée de la Bléone (du côté des Terres Noires): une fois escaladé le col de Pierre Basse, on reste en altitude jusqu’au col de la Cèpe, les sections gravel alternent avec des sections goudronnées pas faciles non plus. L’après-midi, c’est l’ascension du col de Fontbelle par La Robine-sur-Galabre: 8 km de goudron puis 8,5 km de piste, dont un éprouvant poussage sur 1,5 km.

Le quatrième jour débute avec l’ascension du col des Guérins, au-dessus de la cuvette gapençaise: 15 km sur goudron avec des passages raides. L’après-midi est largement occupée par le passage de deux cols gravel dans les Baronnies provençales: le col d’Arron (toit de la SR, à 1445 m d’altitude), et le raide col des Praux (qui se prolonge par Peyre Grosse).

Le dernier jour, drômois, a été le moins dur. Les 7,5 km de lacets gravel du col du Royet sont agréables. Le gros morceau de la journée est la montée (goudronnée) à Rochefourchat puis (gravel) à Serre-Musat, d’où l’on redescend au col de la Chaudière. Ensuite il ne nous reste plus qu’à passer les cols de Chaudebonne et des Lantons avant de pouvoir crier victoire.

Un parcours exceptionnel

Au terme de cette aventure, Patricia, Claire et Sophie sont unanimes : le parcours fonctionne à merveille dans son rôle de “parenthèse magique” ! La Haute Provence sauvage; le charme secret de ces villages et hameaux en cul-de-sac, nichés dans la montagne, au bout de routes improbables.

Cette Super Randonnée du Désert offre des sensations intenses de part la grandeur des paysages, la solitude, la liberté totale et l’ivresse du Désert. Une aventure enivrante et éprouvante avec l’impression parfois d’exploser dans certaines ascensions gravel qui n’en finissent pas ! Mais malgré la fatigue chaque soir, la joie de partager une incroyable aventure humaine et d’aller au bout de ce qui, de l’aveu même de Sophie est devenu son nouvel Everest !

Savoir rester humble

La moyenne effectuée est éloquente: entre 9 et 10 km/h, arrêts compris. Les quelques pauses quotidiennes duraient, environ, de 10 minutes à 3 quarts d’heure. S’y ajoutent la réparation d’une crevaison, et l’extraction d’un rayon cassé.

Le gravel, joint au dénivelé d’une SR musclée (14000 m), ralentit la progression de façon considérable, c’est évident. Les pistes ne sont pas toutes bien lisses. En montée, il faut s’employer pour gravir les passages caillouteux, et en descente, il faut demeurer vigilant, modérer la vitesse.

La leçon de tout cela, c’est que, même en 5 jours, et même avec une météo de rêve, ce n’est pas une mince affaire; on y laisse des plumes et il faut garder un œil sur la montre si l’on ne veut pas arriver trop tard à l’étape. Bref : rester humble.

Infos pratiques

Hébergements

Vu la date (Pâques) et vu la nécessité de bien se reposer pour enchaîner pareilles étapes, Patricia, Sophie et Claire ont choisi de retenir des hébergements et de ne pas (ou peu) rouler de nuit. Voici leurs impressions pour chaque étape :

  • J1 – La yourte “super confort” à Entrepierres est en effet confortable mais aucune restauration possible à moins de venir avec sa nourriture; de plus la propriétaire est dans une démarche strictement commerciale. Comme nous sommes arrivées tard, nous avons dû nous contenter de paninis achetés dans un snack à Sisteron (vers 21h30).
  • J2 – L’hôtel de la Place à Mézel est recommandé. Petit hôtel familial. Excellent accueil, bon dîner. Il est situé à 6 km de la trace à partir de la clue de Chabrières (passage sur N85, entre le Col de Beynes et le col de Pierre Basse).
  • J3 – L’hôtel Le Mas d’Estello, un grand établissement qui offre de bonnes prestations, est situé en face de l’aérodrome de Tallard, c’est le seul hôtel à proximité à cet endroit du parcours. La trace a d’ailleurs été légèrement modifiée, elle passe désormais par La Saulce / Tallard pour faciliter le ravitaillement. L’hôtel est donc situé à 3 km de la trace.
  • J4 – L’écologîte l’Auribelle à Montmaur-en-Diois est recommandé chaudement! Excellent accueil, gîte douillet, dîner et petit déjeuner de qualité servis par des hôtes amoureux de la nature.

A votre tour !

Claire, Patricia et Sophie ont ouvert la voie de cette Super Randonnée du Désert. Si à votre tour vous souhaitez vous offrir cette parenthèse secrète, rendez-vous sur le site des Supers Randonnées pour trouver toutes les informations utiles et vous inscrire.

1 réflexion au sujet de « Super Randonnée “Le Désert”, la parenthèse secrète »

  1. Impressionnant ! Bravo pour ce tour de force et merci pour ce beau compte-rendu 🙂

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